ENTRETIEN. Benjamin Baroche dans « Ici tout commence » : « Teyssier est fragile, tout peut arriver »
ENTRETIEN. Benjamin Baroche dans « Ici tout commence » : « Teyssier est fragile, tout peut arriver »
Ce spoiler se déploie comme une plongée cinématographique dans l’univers d’Ici tout commence, à travers la figure fascinante et redoutée d’Emmanuel Teyssier. Habituellement perçu comme un chef autoritaire, intraitable, manipulateur et parfois cruel, Teyssier apparaît cette fois sous un angle inattendu : celui de la fragilité. Ce basculement, annoncé par Benjamin Baroche, son interprète, transforme radicalement la lecture du personnage et ouvre la porte à toutes les hypothèses, de la chute à la rédemption.
Dès la première scène, le spectateur est surpris. On s’attend à voir Teyssier dans sa posture habituelle, dominant ses élèves, distribuant critiques et piques assassines. Mais la caméra capte autre chose : un silence, un regard fuyant, un souffle court. Derrière le masque du maître, une fissure. On découvre un homme en proie au doute, à la fatigue, peut-être même à une forme de vertige intérieur.
Le film que raconte ce spoiler se construit autour de cette contradiction. D’un côté, Teyssier continue de jouer son rôle de chef incontesté de l’Institut, usant de son autorité pour maintenir l’ordre, tester les élèves, et imposer son exigence absolue. De l’autre, on le surprend dans des instants de vulnérabilité : une main qui tremble sur un couteau, un moment d’absence au milieu d’un cours, un regard qui se voile. La fragilité se dessine par petites touches, comme un secret que le spectateur partage mais que les autres personnages ignorent encore.
Cette dualité nourrit la tension dramatique. Car si Teyssier est fragile, alors tout peut arriver. Sa position, jusqu’ici quasi intouchable, vacille. Les élèves, déjà prompts à la contestation, pourraient saisir la faille pour le défier. Ses ennemis, nombreux, flairent peut-être l’opportunité de précipiter sa chute. Et ses proches, eux, oscillent entre inquiétude et incrédulité, ne sachant comment réagir face à cet homme qui n’a jamais montré que son armure.

Benjamin Baroche, à travers son jeu, donnerait à voir cette complexité avec intensité. Chaque scène devient un duel entre ce que Teyssier veut montrer et ce qu’il ne peut plus cacher. Les dialogues, acérés comme toujours, prennent un autre relief : ses sarcasmes sonnent parfois comme des mécanismes de défense, ses colères comme des tentatives désespérées de masquer sa peur. Le spectateur, complice de cette vérité, guette chaque signe, redoutant le moment où le voile tombera.
Au fil de l’intrigue, plusieurs hypothèses émergent. Cette fragilité est-elle liée à un problème de santé ? À un secret du passé qui le ronge ? À une fatigue accumulée qui finit par briser même les plus forts ? Le suspense est total, et chaque épisode semble semer de nouveaux indices, sans jamais offrir de réponse claire.
Les autres personnages deviennent alors des miroirs révélateurs. Certains, comme les élèves les plus brillants, continuent de subir ses foudres, sans se douter que leur professeur est au bord du gouffre. D’autres, plus attentifs, perçoivent des failles : un mot de travers, un geste inhabituel, un silence pesant. Ces petites révélations nourrissent un climat d’incertitude et de suspicion qui rappelle les thrillers psychologiques.
Mais au-delà du suspense, ce spoiler souligne une dimension profondément humaine. Derrière le monstre sacré de la gastronomie, derrière l’homme redouté et respecté, il y a un être humain vulnérable. La fragilité de Teyssier rappelle que même les figures les plus fortes peuvent vaciller, que personne n’est à l’abri des blessures intérieures. Cette humanisation bouleverse l’équilibre de la série : les spectateurs, habitués à détester et admirer ce personnage en même temps, sont désormais invités à le plaindre, voire à l’aimer autrement.
Le film qui se dessine autour de cette révélation est un mélange de drame psychologique et de suspense. Chaque épisode agit comme une pièce d’un puzzle qui dessine peu à peu un Teyssier inconnu. Les scènes en cuisine, habituellement dominées par la tension et la compétition, prennent une nouvelle dimension. Un plat raté, une hésitation dans une recette, deviennent des signes d’alarme. Et lorsque ses élèves s’interrogent sur sa rigueur défaillante, le spectateur retient son souffle : le secret sera-t-il dévoilé ?
La dramaturgie culmine dans une scène clé : Teyssier, seul dans son bureau, craque. La caméra tourne autour de lui, accentuant son isolement. Ses mains se crispent, son regard se brouille, il murmure des mots que personne n’entend. Ce moment de rupture, filmé comme une confession silencieuse, marque un tournant. À partir de là, le spectateur sait que la chute est possible. Tout peut basculer : sa carrière, son autorité, son image.
Et c’est là que réside la puissance de ce spoiler : dans l’incertitude. Si Teyssier est fragile, alors l’histoire peut prendre mille directions. Peut-il trouver de l’aide, et auprès de qui ? Acceptera-t-il de montrer sa vulnérabilité, ou choisira-t-il de la cacher jusqu’à l’autodestruction ? Ses ennemis profiteront-ils de cette faiblesse pour le renverser, ou ses proches parviendront-ils à le sauver malgré lui ?
Le spectateur, tenu en haleine, comprend que les prochains épisodes pourraient redéfinir totalement l’avenir de l’Institut. Car si Teyssier tombe, c’est tout l’équilibre des forces qui s’effondre. Et dans ce vide, les ambitions, les rivalités et les passions des élèves et professeurs s’exprimeront avec encore plus de violence.
En conclusion, ce spoiler dessine un Teyssier plus humain que jamais, un personnage au bord du précipice, dont chaque geste devient une énigme. Benjamin Baroche, par ses propos, ouvre une porte vertigineuse : tout est possible. La chute, la renaissance, la trahison, le pardon. Ce qui attend le spectateur, c’est une série de chocs émotionnels où l’on ne regarde plus seulement un chef tyrannique, mais un homme en lutte contre ses propres démons.
L’écran se referme sur cette idée vertigineuse : « Teyssier est fragile, tout peut arriver ». Et dans l’univers d’Ici tout commence, une telle promesse est la garantie d’un suspense aussi délicieux qu’un plat signature, où chaque bouchée peut surprendre et bouleverser.