Violette franchit la ligne rouge et entraîne Bastien dans une expédition interdite

 


Violette franchit la ligne rouge et entraîne Bastien dans une expédition interdite

Rien ne laissait présager ce qui allait se produire ce jour-là. Violette, habituellement prudente, presque effacée, s’apprête à commettre l’irréparable. Depuis des semaines, une obsession la ronge : comprendre ce que cache la forêt qui borde le vieux domaine de son grand-père, ce lieu que tout le monde du village évite, et dont on dit qu’il avale ceux qui s’y aventurent. Malgré les interdictions formelles, les panneaux rouillés et les rumeurs d’accidents, elle décide de franchir la ligne rouge. Mais elle ne part pas seule. Bastien, son ami d’enfance, amoureux secret, la suit, sans savoir qu’il s’engage dans une expédition qui bouleversera à jamais leurs vies.

Tout commence à la veille de la fête du village. Alors que les habitants se préparent à célébrer le centenaire du domaine, Violette découvre dans le grenier familial une série de cartes anciennes, couvertes d’annotations étranges. Une zone, située au cœur de la forêt, est encerclée de rouge, accompagnée d’une mention : “Ne jamais franchir le cercle.” Intriguée, elle fouille plus loin et tombe sur le carnet de son arrière-grand-père, un botaniste disparu mystérieusement. Les dernières lignes du journal sont illisibles, mais un passage retient son attention : “Le 17 octobre. Le portail s’est rouvert. J’ai vu la lumière. Je dois y retourner, même si cela me coûte.” Dès lors, Violette n’a plus qu’une idée en tête : découvrir la vérité.

Bastien tente d’abord de la raisonner. Il connaît son tempérament impulsif, cette curiosité dangereuse qui la pousse à défier l’inconnu. Mais face à sa détermination, il finit par céder. À l’aube, ils quittent le village, armés de lampes, de sacs à dos et du vieux carnet. Dès les premiers mètres dans la forêt, une atmosphère étrange s’impose. Le silence est total. Pas un oiseau, pas un souffle de vent. Les troncs sont tordus, recouverts d’une mousse épaisse qui semble respirer. Les deux jeunes avancent malgré tout, persuadés qu’ils ne font que marcher vers une découverte oubliée. Mais bientôt, les repères disparaissent. Le GPS ne capte plus rien. Les aiguilles de la boussole tournent follement. Violette sent que quelque chose les observe.

Ils atteignent finalement une clairière où le sol semble brûlé. En son centre, une ouverture béante, semblable à une faille, émet une lumière bleutée. Bastien veut rebrousser chemin, mais Violette, fascinée, s’avance. Lorsqu’elle effleure la paroi de la crevasse, un souffle glacial la parcourt. Des visions lui traversent l’esprit : le visage de son arrière-grand-père, des silhouettes fuyant dans la nuit, et cette phrase qui résonne : “Tu as franchi le seuil.” À cet instant, tout bascule. Le sol s’effondre sous leurs pieds, les entraînant dans une cavité souterraine.

Lorsqu’ils reprennent conscience, la lumière naturelle a disparu. Ils sont prisonniers d’un dédale de tunnels, parcourus par une rivière souterraine. Violette croit reconnaître des marques similaires à celles du carnet sur les parois : des symboles étranges, peut-être des avertissements. Bastien, blessé à la jambe, supplie de trouver une issue. Mais Violette refuse d’abandonner. Elle est persuadée qu’ils sont sur le point de percer le secret du domaine, celui que sa famille a toujours tenté d’effacer. Peu à peu, la frontière entre la réalité et la folie s’effrite. Des murmures se font entendre, des ombres bougent dans le noir, des pas résonnent derrière eux alors qu’ils sont censés être seuls.

Plus ils avancent, plus le passé ressurgit. Violette comprend que son ancêtre n’était pas seulement un botaniste, mais un scientifique obsédé par un phénomène surnaturel lié à la forêt : une énergie capable de plier le temps. Il aurait mené des expériences pour la maîtriser, jusqu’à provoquer une brèche entre deux mondes. C’est cette faille qu’ils viennent d’ouvrir à nouveau. Bastien, lui, commence à perdre pied. Il accuse Violette d’avoir tout détruit par orgueil, d’avoir ignoré les signes. Leur amitié se transforme en affrontement. Pourtant, lorsqu’une silhouette apparaît dans la lueur – celle d’un homme portant le même visage que sur les photos anciennes – la peur se mêle à la fascination.

L’homme se présente comme Augustin, l’arrière-grand-père disparu. Pour lui, aucune année ne s’est écoulée depuis sa chute dans la faille. Le temps, ici, s’écoule différemment. Il supplie Violette de repartir avant que la brèche ne se referme à nouveau. Mais c’est trop tard. L’énergie s’intensifie, les parois vibrent, et des fragments du passé et du présent se superposent. Le sol s’effondre une seconde fois, aspirant Bastien. Dans un cri, Violette se jette pour le rattraper, mais ne trouve qu’un vide sans fond.

Lorsqu’elle rouvre les yeux, elle est de nouveau dans la clairière, seule. La lumière du jour filtre à travers les arbres, comme si rien ne s’était passé. Bastien a disparu, et la faille est refermée. Autour d’elle, le silence est total. En rentrant au village, personne ne la croit. On parle d’un accident, d’une fugue. Seuls le carnet et les symboles gravés sur sa peau témoignent de ce qu’elle a vécu. Mais quelque chose a changé en elle : parfois, dans le miroir, elle distingue un reflet qui n’est pas le sien.

Le film se conclut sur une dernière scène glaçante. Des années plus tard, un groupe d’enfants s’approche de la forêt. Sur un arbre, un message gravé attire leur attention : “Ne pas franchir le cercle.” La caméra s’élève lentement, dévoilant la clairière où la terre semble à nouveau se fissurer. Une lumière bleue palpite dans l’ombre. Le cycle recommence.