Ici Tout Commence – Le Duel des Cœurs : Gary et Ninon face à la vérité (SPOILERS épisode du 3 décembre)
Ici Tout Commence – Le Duel des Cœurs : Gary et Ninon face à la vérité (SPOILERS épisode du 3 décembre)
Le film s’ouvre sur une matinée glaciale à l’Institut Auguste Armand, où l’air semble chargé d’une tension invisible. La caméra survole les jardins encore brumeux avant de s’arrêter sur Ninon Lanneau, assise seule à une table extérieure, un café à peine entamé devant elle. Son regard est perdu au loin, son souffle court, comme si un poids lourd l’empêchait de respirer librement. Aujourd’hui, elle doit affronter ce qu’elle repousse depuis des jours : la conversation, celle qui risque de tout faire basculer entre elle et Gary Caillou.
Le récit adopte une atmosphère intime, presque oppressante. Le film montre Gary marchant dans les couloirs de l’Institut, visiblement tendu lui aussi. Ses mains se crispent, son pas accélère, puis ralentit. Il répète quelques mots à voix basse, cherchant encore comment lui parler, comment dire ce qui n’a jamais été dit. Il sait que Ninon l’évite. Il sait aussi qu’il n’a plus le droit à l’erreur.
Le premier acte se construit sur une série de regards évités, de demi-tours furtifs, de silences lourds de sous-entendus. Ninon croise brièvement Pénélope Lemoine, qui remarque son agitation. Pénélope tente de la rassurer, mais Ninon élude la conversation. Elle ne veut pas de conseils. Elle veut se préparer à ce face-à-face qui semble inévitable — et qui lui fait aussi peur qu’il la soulage.
Dans la cuisine pédagogique, Gary s’isole un moment. Hortense Rochemont l’observe de loin, inquiète. Elle devine que quelque chose se joue mais ne connaît pas les détails. Gary, d’habitude exubérant, paraît soudain fragile, presque vulnérable. C’est un autre homme que celui que tout le monde croit connaître. Lorsqu’il relève la tête, déterminé, Hortense comprend qu’il s’apprête à faire quelque chose de difficile.

Le film prend alors des allures de drame romantique, mais sans artifice. Pas de musique douce, pas de lumières idéalisées. Juste deux êtres humains qui s’apprêtent à se dire la vérité.
La scène clé survient dans la cour intérieure. Ninon s’avance, le cœur battant, et la caméra suit ses pas avec un léger ralenti qui amplifie son anxiété. Gary apparaît à l’autre bout de l’allée. Lorsqu’ils se voient, les deux s’arrêtent net. Il n’y a plus d’échappatoire possible.
— “On doit parler,” dit Ninon, la voix plus tremblante qu’elle ne l’aurait voulu.
— “Oui. Je… je sais.” répond Gary, le regard fuyant.
Le film prend son temps. Chaque phrase est étudiée, chaque silence est lourd de sens. Gary tente d’expliquer son attitude des derniers jours, les maladresses, les mots trop blessants, les gestes mal interprétés. Il avoue, à demi-mot, qu’il a réagi par peur — peur de perdre Ninon, peur d’être remplacé, peur de ne pas être à la hauteur.
Ninon, elle, parle enfin de ce qu’elle a gardé pour elle : son espace envahi, ses limites franchies, cette impression de suffoquer dans une relation qu’elle adore parfois autant qu’elle redoute. Elle ne veut pas blesser Gary, mais elle refuse de taire ce qu’elle ressent. Le film montre ses mains qui tremblent, son regard qui se détourne pour éviter qu’il voie les larmes qui menacent.
Lorsque Gary réalise l’impact réel de ses comportements, un changement se produit en lui. Pour la première fois, il mesure pleinement ce qu’il a provoqué. La caméra le filme en gros plan : ses yeux brillent, sa respiration s’accélère, et son visage se ferme avant de s’ouvrir à nouveau, comme s’il venait d’accepter une vérité douloureuse.
Le film n’idéalise pas leur échange. Les voix montent. Les reproches fusent. Une partie des étudiants, témoins involontaires, les observent sans oser intervenir.
Eliott Prévost, de loin, comprend immédiatement qu’il vaut mieux ne pas approcher. Il détourne les autres et leur demande de leur laisser cet espace.
Puis vient le moment le plus intense : celui où Gary pose enfin les mots que Ninon attendait… mais qu’elle redoutait tout autant.
— “Je t’aime, Ninon… mais j’ai compris trop tard que je t’étouffais. Je ne voulais pas te perdre.”
Le silence qui suit est presque insupportable. Le film nous plonge dans la tête de Ninon, où se mêlent souvenirs, doutes, affection, frustration. Elle ferme les yeux. Respire. Se redresse.
— “Tu ne m’as pas perdue… pas encore. Mais je ne peux plus continuer comme ça. On doit repartir de quelque chose de plus sain. Ou… pas repartir du tout.”
La phrase tombe comme un couperet. Gary est bouleversé. Il tente de répondre quelque chose, mais aucun mot ne sort. Le film utilise alors une technique subtile : la caméra tourne autour d’eux en cercle, accentuant la sensation d’être prisonniers d’un moment qui les dépasse.
La tension retombe lorsqu’ils s’assoient enfin sur un banc. Plus de colère. Plus de cris. Juste deux personnes face à l’évidence : leur lien est puissant… mais fragile. Ils parlent plus calmement, établissent des limites, évoquent leurs peurs, leurs envies, ce qu’ils peuvent accepter ou non.
La scène se termine sur une décision ouverte, ni totalement heureuse, ni tragique :
Ils décident de faire une pause, courte, réfléchie, nécessaire. Pas une rupture. Une respiration. Un espace pour comprendre qui ils sont l’un pour l’autre — et pour eux-mêmes.
La caméra s’éloigne tandis qu’ils restent assis côte à côte, leurs épaules presque touchantes, leurs regards perdus dans la même direction. Le film choisit volontairement l’ambiguïté comme conclusion, laissant le spectateur se demander :
Est-ce le début d’une reconstruction ?
Ou le premier pas vers une séparation inévitable ?
Une seule chose est certaine : rien ne sera plus comme avant pour Gary et Ninon.