[Un si grand soleil 15 octobre 2025 – CRITIQUE épisode 1771] : Laverne laisse Ludo pour mort dans la grotte après l’explosion
[Un si grand soleil 15 octobre 2025 – CRITIQUE épisode 1771] : Laverne laisse Ludo pour mort dans la grotte après l’explosion
L’épisode 1771 d’Un si grand soleil se vit comme un film catastrophe à huis clos, un drame humain où la tension monte à chaque seconde jusqu’à l’explosion finale – au sens propre comme au figuré. Le décor : une grotte, une atmosphère lourde, des respirations haletantes, et un compte à rebours invisible vers une tragédie qui marquera un tournant majeur dans la série. Ce n’est plus un simple épisode, mais une plongée vertigineuse dans les ténèbres morales de ses personnages.
Tout commence par un plan serré sur Ludo, silhouette fébrile, visage couvert de poussière et de sueur. On le découvre prisonnier, piégé dans cette cavité où le danger rôde à chaque recoin. Sa confiance envers Laverne s’effrite à mesure que la tension monte. Les dialogues, rares, tranchent comme des coups de couteau : un échange de regards, une promesse trahie, et la certitude glaçante que tout ne se passera pas comme prévu. La grotte devient un personnage à part entière, oppressante, presque vivante, témoin muet d’un drame à venir.
Laverne, froid et calculateur, révèle ici toute l’ampleur de sa noirceur. Ce qu’on prenait pour une simple rivalité se transforme en vendetta silencieuse. La mise en scène appuie sur sa lente descente dans l’obscurité morale : son visage s’endurcit, ses mots se font plus tranchants, et lorsqu’il prend sa décision fatale, un frisson parcourt le spectateur. Dans un geste aussi cruel que désespéré, il choisit de laisser Ludo derrière lui, condamné à mourir dans l’effondrement imminent. Ce moment, suspendu dans le silence avant l’explosion, est d’une intensité presque insoutenable.

Puis vient la déflagration. Un grondement, la poussière qui s’élève, la lumière qui s’éteint. L’image vacille, et le temps semble se figer. Le réalisateur filme l’explosion non comme un spectacle, mais comme un traumatisme : des sons étouffés, des cris lointains, une respiration qui s’arrête. Quand la fumée retombe, il ne reste qu’un vide assourdissant. Ludo, gisant sous les décombres, devient le symbole de toutes les trahisons accumulées depuis le début de la saison.
À l’extérieur, la tension ne retombe pas. Les personnages apprennent peu à peu la nouvelle de l’explosion, et chacun réagit à sa manière. Noémie s’effondre, incapable de croire que Ludo ait pu être victime d’un tel acte. Thaïs, bouleversée, refuse l’idée qu’il puisse être mort, tandis que Louis, rongé par la culpabilité, comprend trop tard qu’il aurait pu empêcher le drame. La série tisse habilement une toile de conséquences émotionnelles, chaque personnage étant touché par ricochet. Ce n’est pas seulement la disparition d’un homme, c’est l’effondrement d’un équilibre fragile construit sur des mensonges.
Muriel, quant à elle, devient le témoin privilégié du chaos. Sa confrontation avec Laverne offre une scène d’une rare intensité : elle le pousse dans ses retranchements, le force à affronter sa propre monstruosité. Mais Laverne reste impassible, presque inhumain. On comprend alors qu’il ne s’agit plus seulement d’une vengeance, mais d’une logique de survie déformée par la peur et l’orgueil. Ce face-à-face est un véritable duel moral, où chaque mot pèse plus lourd qu’un coup.
Pendant ce temps, les secours s’organisent. Les équipes descendent dans la grotte, les caméras suivent les opérations de sauvetage dans un montage haletant. Chaque minute devient un combat contre le temps, chaque pierre déplacée peut révéler un corps… ou une illusion d’espoir. Le spectateur, suspendu à l’écran, se demande si Ludo respire encore. Le réalisateur entretient le doute, alternant entre flashbacks et visions floues de Ludo, entre vie et mort. Ce procédé renforce l’émotion, transformant l’attente en supplice.
Dans un contraste saisissant, l’épisode explore aussi les retombées morales de l’acte de Laverne. Ceux qui le connaissent commencent à douter, à murmurer, à craindre qu’il soit allé trop loin. Des secrets émergent, des alliances se fissurent. Boris, notamment, semble savoir plus qu’il ne le dit. Ses regards lourds de sous-entendus laissent penser qu’il a compris la vérité avant tout le monde, mais qu’il attend le bon moment pour frapper. La tension politique et psychologique monte d’un cran : ce drame souterrain devient un champ de bataille symbolique entre culpabilité et impunité.
L’épisode atteint son paroxysme dans une séquence silencieuse : Ève, debout sur les lieux du drame, contemple la montagne qui cache la grotte. Le vent souffle, les sirènes se taisent, et elle murmure le nom de Ludo. Dans son regard, tout est dit — la douleur, la peur, mais aussi une lueur d’espoir. C’est ce fragile espoir qui porte la dernière partie du film : celui que, malgré tout, la vie puisse reprendre.
Et pourtant, rien n’est certain. Le dernier plan, d’une sobriété glaçante, montre une main qui émerge lentement des gravats. Vivant ? Fantôme ? Rêve ? Le réalisateur laisse volontairement planer le doute, clôturant l’épisode sur une note d’ambiguïté déchirante. Cette fin ouverte, presque cruelle, promet des répercussions colossales pour les épisodes suivants. Laverne, désormais traqué par sa conscience et peut-être par la justice, devra affronter le prix de ses actes.
En 900 secondes d’intensité pure, Un si grand soleil transforme un simple accident en tragédie grecque moderne. Entre culpabilité, trahison et survie, chaque plan interroge la nature humaine dans ce qu’elle a de plus sombre et de plus fragile. Le spectateur ressort secoué, partagé entre l’admiration pour la mise en scène et l’angoisse de ce qu’il vient de voir.
Cet épisode 1771 restera sans doute comme l’un des plus marquants de la série : un moment où la lumière du titre s’éteint presque totalement, laissant place à la poussière, au feu, et à la noirceur des âmes. Et lorsque le générique s’affiche, une seule question hante encore : Ludo a-t-il survécu, ou Laverne vient-il d’enterrer bien plus qu’un secret ?