« USGS – Dimitri à l’agonie, Alix au bord du gouffre : l’épisode qui fait basculer tout le 12 décembre 2025 »

 



Dans cette version cinématographique inspirée de l’épisode 1813 d’Un si grand soleil, le spectateur plonge immédiatement dans un climat d’extrême tension. Dès l’ouverture du film, l’atmosphère est lourde, presque suffocante, comme si l’air lui-même pressentait l’urgence de ce qui se joue. Au cœur de ce chaos, Dimitri apparaît dans un état tout simplement alarmant. Coupé du monde, isolé dans un environnement hostile, il lutte pour garder les yeux ouverts, oscillant dangereusement entre conscience et inconscience. Ses lèvres sont sèches, sa respiration saccadée, son regard perdu dans le vide. Le manque d’eau, devenu critique, affecte chacun de ses gestes. Son organisme semble sur le point de lâcher et chaque seconde devient un combat invisible contre l’effondrement.

La caméra s’attarde longuement sur sa blessure, une entaille profonde et mal prise en charge, qui ne cesse de se dégrader. Les bords rougeoyants, la peau enflammée, les tremblements incontrôlables trahissent la fièvre qui monte. Dimitri, dans un souffle, tente de comprimer la plaie, mais ses forces s’échappent comme de l’eau entre les doigts. Son visage, marqué par la douleur et la fatigue, raconte mieux que des mots l’urgence absolue de la situation. On sent que s’il n’est pas secouru rapidement, il n’aura aucune chance de s’en sortir.

Pendant ce temps, de l’autre côté de Montpellier, le film suit Alix, prise au piège entre sa loyauté, sa peur et un plan qui la dépasse de plus en plus. En surface, elle tente de garder son calme, mais son visage trahit des fissures grandissantes. Ses mains tremblent légèrement lorsqu’elle compose le numéro de Sybille, consciente que chaque mot qu’elle prononcera pourrait la condamner. Lorsque Sybille décroche, la tension grimpe d’un cran. Alix, d’une voix ferme mais chargée d’émotion, annonce qu’elle est prête à restituer le disque dur. Elle espère une lueur, une garantie, même infime, concernant le sort de Dimitri.

Mais Sybille, implacable, lui refuse la moindre preuve. Pas de photo. Pas de message. Rien. « Tu n’as qu’à me croire », lâche-t-elle, avec ce ton dur, calculateur, qui glace le sang. Cette réponse laisse Alix terriblement décontenancée. Tout ce qui l’entoure vacille. Elle comprend à cet instant que Sybille tient toutes les cartes, qu’elle pourrait aussi bien sauver Dimitri… que l’abandonner à son sort sans ciller. La scène s’étire, pesante, presque insoutenable. Alix encaisse, ravale sa panique et tente malgré tout de garder une façade solide.

Mais derrière cette façade, c’est un véritable ouragan. Elle sent l’angoisse monter, envahir sa respiration, bousculer ses pensées. Elle s’accroche à l’idée que si elle suit le plan à la lettre, peut-être—juste peut-être—Dimitri pourra être retrouvé vivant. Bernier, l’homme qui a élaboré cette stratégie risquée, essaie de la rassurer, mais ses mots tombent dans le vide. Pour Alix, la seule chose qui compte, c’est le visage de Dimitri, son regard, ses promesses, tout ce qu’ils ont vécu ensemble. Et l’idée de le perdre, seule dans un coin sombre, blessé et terrifié, la détruit.

La mise en scène pousse alors l’intensité encore plus loin : Alix se prépare à entrer dans la phase décisive du plan. Chaque geste, chaque déplacement est minuté, calculé. Le moindre faux pas pourrait faire basculer toute l’opération. On la voit répéter mentalement ce qu’elle doit faire, comme une actrice avant de monter sur scène, sauf qu’ici, la moindre erreur peut coûter une vie. L’effet dramatique est renforcé par des plans alternés sur Dimitri, de plus en plus faible, et sur Alix, de plus en plus déterminée mais terrorisée.

Le film joue habilement sur le contraste : d’un côté, Dimitri, seul, épuisé, au bord de l’inconscience ; de l’autre, Alix, entourée mais profondément isolée, l’esprit assiégé par la culpabilité. On sent que chacun avance sur une ligne fine, tendue à l’extrême, et que la moindre vibration pourrait provoquer un effondrement total.

Alors qu’Alix se met en route pour suivre les instructions de Bernier, la musique se fait plus sourde, plus grave. Elle inspire, ferme les yeux un instant, puis avance, guidée autant par le plan que par la peur viscérale de perdre l’homme qu’elle aime. Chaque pas semble une épreuve. Le film montre cette tension intérieure avec une précision chirurgicale : les gestes hésitants, les respirations courtes, les regards scrutés, l’impression de danger omniprésent.

En parallèle, Dimitri, de son côté, s’efforce de ne pas fermer les yeux trop longtemps. Il sait, quelque part au fond de lui, que s’il s’endort, il risque de ne jamais se réveiller. Sa main glisse, son corps s’affaisse un peu plus. Le spectateur, impuissant, devient témoin d’une lente dérive vers l’abandon. Et pourtant, une part de lui lutte encore, portée par la conviction qu’Alix ne l’abandonnera pas.

Le film se termine sur deux plans en miroir :
— Alix, arrivant à l’endroit convenu, le cœur prêt à exploser.
— Dimitri, au bord de l’obscurité totale, les yeux s’ouvrant une dernière fois, dans un effort presque surhumain.

Deux destins qui convergent, mais dont on ignore encore s’ils se rejoindront à temps.